Les redresseurs d'Oran haussent le ton : «Nous ferons barrage à Belkhadem»

LES REDRESSEURS D'ORAN HAUSSENT LE TON :

«Nous ferons barrage à Belkhadem»

Dimanche 20 Novembre 2011

Par Wahib AÏT OUAKLI


Belkhadem, première cible des redresseurs

La bataille est rude vu que Belkhadem s'est, selon les redresseurs, «entouré d'hommes de confiance qu'il a installés au comité central et au bureau politique».

«Nous allons user de tous les moyens légaux pour destituer Belkhadem, ce dernier ainsi que ses acolytes doivent quitter les instances hiérarchiques du FLN.» Telle a été la déclaration phare du mouhafadh d'Oran, Fréha Mohamed, qui a réuni hier la majeure partie des responsables des kasmas que compte la wilaya d'Oran et ce, dans une assemblée générale devant trancher les suites à donner quant à leur mouvement de redressement.

Le consensus a été unanime: tous les présents à la réunion ont, sans trop tarder, opté, par vote à main levée, pour le départ de Belkhadem, la tenue d'un congrès extraordinaire et le dépôt de plainte pour l'invalidation, par la justice, du dernier congrès du FLN ainsi que ses résolutions. Le feu gagne les bases de l'ex-parti unique tandis que les militants, affiliés au mouvement de redressement, sont plus que décidés à hausser le ton dans les prochains jours. Les motivations, outre celles qui n'ont pas été dites explicitement, sont d'ordre purement politique masqué par des explications organisationnelles et de gestion des affaires du vieux parti. Mais l'aveu est venu de plusieurs militants de base.

Nombreux parmi ces derniers sont ceux qui ne sont pas allés avec le dos de la cuillère pour dire que «les perspectives envisagées par les actions des redresseurs portent dans leur dimension des ambitions purement électoralistes, faire, coûte que coûte, barrage au secrétaire général du FLN», ajoutant que «Belkhadem ne sera pas candidat à l'élection présidentielle de 2014», a lâché subtilement un militant du cadre local du Fln. D'ores et déjà, la bataille s'annonce rude étant donné que Abdelaziz Belkhadem s'est, selon les redresseurs, «fait entourer d'hommes de confiance qu'il a installés, illégalement et contrairement aux statuts du parti, dans les instances hiérarchiques du parti, le comité central et le bureau politique, d'où la source du malaise qui a abouti à la remise, de bout en bout, en cause du dernier congrès du parti, la négation de ses résolutions et la naissance d'une fronde appelée Mouvement de redressement.»

Selon les redresseurs, le comité central compte dans ses effectifs 50 membres inconnus dans les rangs du FLN, 15 autres, qui ont été élus par leurs bases, ont été exclus par la hiérarchie du parti, 160 autres ont été désignés par Belkhadem et 80 personnes ne possèdent pas les qualifications leur permettant de siéger en tant que membres des instances souveraines du parti, le comité central et le bureau politique. «Dans ce bouillonnement, une seule voix serait salvatrice», ont recommandé plusieurs redresseurs qui mettent l'accent sur «l'urgence de mettre en action la machine judiciaire, la finalité étant d'invalider le dernier congrès et la tenue d'un autre, ce dernier sera baptisé du nom du congrès réparateur des torts causés par Abdelaziz Belkhadem et ses complices», lit-on dans le communiqué qui a sanctionné l'assemblée générale d'hier.

Là encore, les présents à la réunion d'hier n'ont pas trop attendu pour adopter à la majorité les options envisagées et le communiqué qui a été rendu public.

Parallèlement à l'action du vieux parti, une autre formation vient de voir le jour à Oran. Sa création a été proclamée hier et ce, à l'issue de son congrès constitutif qui a eu lieu le même jour dans le Centre culturel Ibn-Tachfine d'Oran. Il s'agit du Front national des libertés, le FNL.

Ce dernier, guidé par Zerrouki Mohamed, ex-frère ennemi de Moussa Touati, inscrit dans sa ligne politique le rassemblement des démocrates algériens pour un seul idéal, pousser de l'avant les libertés individuelles et collectives.

«Ces libertés sont inexistantes dans d'autres formations politiques», a indiqué Mohamed Zerrouki qui a ajouté que «le FNL, dont le dossier d'agrément a été déposé le 11 septembre dernier, est d'ores et déjà ancré dans 46 wilayas tandis que le premier congrès est prévu pour le premier mois de l'année prochaine».