Acculé par la pénurie des médicaments qui dure depuis plusieurs mois : Ould Abbès suspend 46 directeurs d'hôpitaux publics

Ouest-Tribune Le Premier Quotidien de l'Oranie



Acculé par la pénurie des médicaments qui dure depuis plusieurs mois

Ould Abbès suspend 46 directeurs d’hôpitaux publics



La décision a été annoncée hier. Quarante-six (46) directeurs d’hôpitaux publics ont été suspendus «provisoirement» de leurs fonctions. C’est le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, lui-même, qui a annoncé cette décision lors d’une conférence de presse animée au siège du ministère.

Il invoque des manquements de la part de ces directeurs à l’obligation de présenter les prévisions des besoins de leurs établissements en médicaments pour l’année 2012. «Sur 600 directeurs d’hôpitaux publics, 46 sont suspendus provisoirement de leurs fonctions pour ne pas avoir présenté leurs demandes en matière de médicaments pour l’année 2012», affirme-t-il. Cette décision prend effet, précise-t-il, à compter du lundi 26 mars, ajoutant que les responsables concernés par cette suspension n’ont pas remis la liste de leurs besoins dans les délais fixés. «La récréation est terminée et le ministère n’a que faire de ceux qui ne font pas leur travail», estime-t-il.

«La non présentation des prévisions relatives aux médicaments dont ont besoin les hôpitaux est l’une des causes de la pénurie de médicaments», souligne-t-il. Ould Abbès a-t-il raison de prendre une telle décision ? Est-elle une fuite en avant ? Pour rappel, la pénurie des médicaments dure depuis plusieurs mois. Le ministre de la Santé a été même mis en cause dans cette situation. L’on se souvient de l’intervention musclée d’Ahmed Ouyahia dans la gestion du dossier du médicament. Ahmed Ouyahia avait pris des mesures urgentes pour remédier à cette situation, il avait d’abord ordonné le paiement de l’intégralité des dettes de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) détenues auprès de fournisseurs locaux (évaluées à 9 milliards de dinars) et de fournisseurs étrangers dont les factures étaient impayées depuis plus d’une année, estimées à 3,5 milliards de dinars.

Le Premier ministre avait également instruit le ministre de la Santé de procéder à l’approvisionnement urgent des stocks de la PCH et des hôpitaux, comme il lui avait aussi ordonné de l’informer mensuellement de l’état de ces stocks de médicaments.

Cette intervention n’a pas été du goût de Ould Abbès qui avait tenté de riposter: «je suis le premier et l’unique responsable du secteur de la Santé», s’est-il défendu en marge d’une visite présidentielle dans la wilaya de Laghouat.

«Il n’y a aucun différend entre le Premier ministre et moi. Il est désigné par le président de la République et moi aussi. Lui est chargé de la coordination entre les différents ministères. Et chaque ministre travaille selon une feuille de route définie par le président de la République», avait-il soutenu.

Boualem Rabah