Florence Cassez reste en prison

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Florence Cassez reste en prison

Mis à jour le 21/03/2012 à 23:58 | publié le 21/03/2012 à 23:05


Florence Cassez à côté de son ami, Israel Vallarta, lors d'une reconstitution organisée pour les médias le 9 décembre 2005.

Réunis mercredi soir, les cinq juges de la Cour suprême mexicaine ont refusé de libérer la Française emprisonnée pour enlèvement depuis plus de six ans.

La Cour suprême mexicaine a rejeté mercredi une motion appelant à la remise en liberté immédiate de Florence Cassez sans exclure un nouveau procès.

La nouvelle a saisi la grande foule de journalistes, de militants et de curieux à la Cour suprême de Mexico mercredi matin (en fin d'après-midi heure française). Ce qui devait être le «moment de vérité» dans l'affaire de la Française Florence Cassez s'est transformé en couperet. Florence Cassez ne sortira pas de prison. Reste à ­savoir si cette fin de non-recevoir des conclusions du juge Zaldivar, qui préconisait une libération immédiate, conduira à une confirmation pure et simple de la condamnation ou à un nouveau jugement.

Depuis le 7 mars, un défilé de juristes, de représentants de la société civile, de l'Église et du gouvernement a animé l'imposant bâtiment de la plus haute autorité juridique du Mexique. Chacun cherchait à infléchir, à convaincre ou à faire douter les juges, pour ou contre le projet de libération de la Française. Et de jouer les Pythies sur le perron au sortir de ces entretiens censés rester privés, pronostiquant une décision que tous considèrent comme capitale pour l'avenir de la justice mexicaine.

Peu avant 11 heures du matin, heure locale (18 heures en France), les cinq juges sont arrivés à la Cour puis entrés en salle de délibération. Cette première étape s'est déroulée à huis clos. Arturo Zaldivar, José Cossio, Jorge Pardo, Olga Sanchez et Guillermo Mayagoitia ont traité, en plus du cas de Florence Cassez, cinquante autres dossiers. Selon la presse mexicaine, le juge Cossio s'est prononcé contre la libération de la Française, mais pour un nouveau jugement, s'opposant sur ce point au juge Ortiz, qui se refusait à envisager une nouvelle procédure.

L'hypothèse d'un nouveau procès

Leurs délibérations achevées, ils sont passés dans une salle adjacente pour voter sur chacun des dossiers, cette fois-ci publiquement, à main levée. Ils avaient également la possibilité de prendre la parole pour expliquer leur choix. Le cas de Florence Cassez se situait dans le deuxième tiers de l'agenda; toutefois, étant donné l'importance de l'affaire, les magistrats avaient décidé de le traiter en priorité.

Il s'agissait pour chaque juge d'entériner ou de rejeter la proposition de libération présentée par le juge Arturo Zaldivar, dont la voix était déjà acquise à la Française et qui avait rédigé le projet de décision. Les spéculations allaient bon train sur le vote des quatre autres, plusieurs scénarios étant possibles.

Si la sentence était confirmée, la défense de Florence Cassez n'aurait plus comme recours que les instances internationales: Cour interaméricaine des droits de l'homme ou Tribunal pénal international, des démarches qui prendraient au minimum deux ou trois ans de plus.

Si les juges votaient pour la libération, un motard devait aussitôt partir de la Cour pour aller notifier la décision à la prison de Tepepan, où est incarcérée Florence Cassez. Elle devait alors pouvoir sortir immédiatement. Il lui aurait fallu cependant, dans un premier temps, passer par l'Institut de migration pour régulariser sa situation

Toutefois, les éléments communiqués mercredi soir laissaient ouvertes différentes options.

Les juges suprêmes pourraient décider du renvoi en plénière. Le cas serait alors traité dans les semaines suivantes, par les onze juges de la Cour, dont les cinq qui composent la «première salle». Cela donnerait plus de poids à la décision finale, mais présenterait un risque supplémentaire pour la Française, les autres juges étant considérés comme plus conservateurs.

Enfin, ils pourraient ordonner un nouveau procès, auquel cas le dossier retournerait en première instance. Il ferait l'objet d'une nouvelle instruction et serait enrichi des observations de la Cour, qui figurent dans la proposition de libération.

L'affaire Cassez, qui a à la fois ébranlé le système judiciaire, remis en cause des pratiques médiatiques, mis à mal des relations diplomatiques et divisé l'opinion publique, n'a donc pas atteint son point final mercredi soir.