Jamel Administrateur
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| Sujet: Gauck, l'ombre portée de Merkel à la présidence Dim 18 Mar - 9:45 | |
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Gauck, l'ombre portée de Merkel à la présidence
Mis à jour le 18/03/2012 à 09:37 | publié le 16/03/2012 à 17:42
Angela Merkel, lors d'une conférence de presse le 19 février à Berlin, au côté de Joachim Gauck, le candidat à l'élection présidentielle soutenu par la CDU. Pour la première fois, l'Allemagne sera dirigée par deux protestants d'ex-RDA. Démocratie à la modernité exemplaire, l'Allemagne se livre ce dimanche à un étrange exercice avec une élection présidentielle dépourvue de tout suspense. Soutenu par les quatre principaux partis politiques sur les cinq représentés au Bundestag, Joachim Gauck sera élu au château de Bellevue avec un score digne de la dictature la plus obscuran­tiste. L'accession de ce pasteur protestant, militant des droits de l'homme en ex-RDA, marque la fin de la domination des catholiques rhénans sur la politique allemande depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Sa seule concurrente, la chasseuse de nazis Beate Klarsfeld, proposée par le parti de la gauche radicale Die Linke, n'a aucune chance d'être élue. L'épouse de Serge Klarsfeld s'était rendue célèbre outre-Rhin grâce à son coup d'éclat du 7 novembre 1968, lorsqu'elle avait giflé le chancelier Kurt Georg Kiesinger, ancien membre du Parti national-socialiste, lors d'un meeting de la CDU à Berlin. Cependant, certains conservateurs ont critiqué sa légitimité, accusant la candidate d'avoir été la «marionnette du SED», le parti communiste de RDA. L'Assemblée fédérale, qui rassemble les 620 députés et des représentants des États régionaux, devrait voter massivement pour Joachim Gauck, 72 ans, candidat de consensus des conservateurs d'Angela Merkel et de ses partenaires libéraux, comme de l'opposition sociale-démocrate et écologiste. Avec son élection, l'Allemagne espère que l'autorité morale sera de nouveau incarnée au plus haut niveau de l'État. Soupçonné de corruption et accusé d'avoir bafoué l'honneur de sa fonction, son prédécesseur, Christian Wulff, avait été contraint à la démission le 17 février. Surnommé le «berger de la liberté», le très populaire Gauck a été l'une des figures du soulèvement démocratique contre le régime d'Allemagne de l'Est. Avant de diriger pendant dix ans, après la chute du Mur, le centre chargé de conserver et d'exploiter les archives de la Stasi, la police secrète de l'ex-RDA. Avec Gauck comme président, l'Allemagne va pour la première fois être dirigée par deux personnalités de l'ex-RDA, alors qu'elles demeurent rarissimes dans les élites. Fille d'un pasteur protestant, Angela Merkel, avait entamé sa carrière politique lors de l'effondrement de la dictature communiste. S'adapter au monde moderneLa chancelière s'était imposée à la tête de l'Union démocrate-chrétienne (CDU) en profitant d'un scandale de caisses noires qui a éclaboussé toutes les grandes figures du parti en 2000. Pour le politologue Gerd Langguth, «paradoxalement, la mise à l'écart des élites catholiques rhénanes est une conséquence de la sécularisation du pays. Les électeurs apprécient davantage les politiciens protestants parce que leur pensée n'est pas dictée par l'Église». Cultivant simplicité, intégrité et pragmatisme, ­Merkel a réussi à détourner son parti, la CDU, de son vieux socle idéolo­gique, en adaptant ses valeurs au monde moderne. Les Allemands en sont convaincus: Gauck est forgé par les ­mêmes principes. | |
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