Le Monde.fr avec AFP | 22.05.2014 à 05h57 • Mis à jour le 22.05.2014 à 07h48
Un TER en région PACA.
Les patrons de la SNCF et de RFF, Guillaume Pepy et Jacques Rapoport, sont sous le feu des critiques, pour avoir commandé des trains régionaux trop larges pour certaines gares : des centimètres en trop qui vont nécessiter au moins 50 millions d'euros de travaux.
Lire nos explications : Comment on en est arrivé à un tel couac
http://splashurl.com/kshb8ug
« Logique »
Les deux directeurs ont tenu une conférence de presse commune mercredi 21 mai au soir. Sur le fond, ils ne voient pas de problèmes.
« Chaque fois que nous mettons en place du matériel (...), il est tout à fait logique qu'il y ait une adaptation de l'infrastructure. C'est notre métier, faire rouler du matériel roulant du 21e siècle sur des infrastructures du 19e siècle », a dit Jacques Rapoport.
Ils reconnaissent néanmoins un dysfonctionnement : avoir « constaté un peu tardivement que nous avions des quais à reprendre », selon le directeur de RFF, soit une prise en compte des dimensions nouvelles en 2011 pour des commandes effectuées en 2009 et une mise en service des TER prévue entre 2014 et 2016.
Lire : Pour renouveler ses TER, la SNCF commande des rames trop larges
http://splashurl.com/kcnm4tk
Pas de coûts supplémentaires
Jacques Rapoport a également défendu l'achat de trains plus larges afin de répondre à la hausse de fréquentation des TER.
« Si on veut la même capacité [avec des trains de même largeur], il faut acheter 15 % de trains en plus, soit 50 trains [pour une somme de] 400 millions d'euros. »
Le patron de RFF a également affirmé qu'« aucun financement supplémentaire » ne sera sollicité pour adapter certains quais à l'arrivée de ces TER plus larges que les anciens. Ces coûts n'auront selon lui aucune conséquence sur le prix des billets. Les 50 millions d'euros sont financés dans le cadre des 4 milliards d'euros annuels de budget d'investissement.
Le fiasco des TER trop larges met en lumière des dysfonctionnements à la SNCF et RFF
L'affaire des nouveaux TER trop larges pour certaines gares, qui va coûter 50 millions d'euros de travaux, crée aujourd'hui l'indignation au sein de la classe politique. Pour Marc Fressoz, journaliste spécialiste du rail: "il y a sans doute deux responsables, d'une part les ingénieurs de la SNCF qui ont dessiné le cahier des charges et qui ont assuré aux régions que cela allait passer sans problème. Et d'autre part, il y a Réseau ferré de France, qui n'a pas tenu un registre des largeurs de quais".
Lire : Réseau ferré de France : la dette s'accroît toujours
http://splashurl.com/lh3z9hd
Plaidoyer pour la réforme ferroviaire
Cette affaire tombe moins d'une semaine avant l'examen en commission du projet de loi sur la réforme ferroviaire, et un mois avant la première lecture à l'Assemblée Nationale.
L'occasion pour ses défenseurs de marteler que rien de tout cela ne serait arrivé avec cette réforme, qui prévoit que la SNCF et RFF deviennent deux entités dépendantes rassemblées au sein d'un même groupe.
Lire : La France engage la réforme du rail
http://splashurl.com/lxoaext
Frédéric Cuvillier, qui porte ce projet de loi, a jugé mercredi « rocambolesque » le fait de « s'apercevoir que les informations transmises par RFF et la SNCF au moment de la commande ne sont pas suffisamment fiables ».
Lire : Après la bourde des TER, le gouvernement veut une enquête interne
http://splashurl.com/lz6qjjl
La commission du développement durable de l'Assemblée nationale doit auditionner Guillaume Pepy et Jacques Rapoport le 4 juin. Pour les deux présidents, le fond de cette affaire réside également dans le fonctionnement actuel du système ferroviaire.