Le Monde.fr | 18.04.2014 à 14h38 • Mis à jour le 18.04.2014 à 17h43
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Ce devait être une journée facile. En venant vendredi 18 avril au centre de recherche Michelin de Clermont-Ferrand pour un déplacement consacré à l'innovation dans le secteur automobile, François Hollande voulait « retrouver le terrain » et « renouer le contact avec les Français » pour la première fois après la période des élections municipales.
Ce message de confiance a été complètement parasité par les révélations de Mediapart sur son conseiller politique Aquilino Morelle. C'est finalement vers 15 heures que M. Hollande s'est résolu à faire un court commentaire aux journalistes. « Aquilino Morelle a pris la seule décision qui s'imposait, la seule décision qui convenait, la seule décision qui lui permettra de répondre aux questions qui lui sont posées », a déclaré le chef de l'Etat. Et d'ajouter :
« J'ai considéré qu'il ne pouvait pas y avoir de confusion parce qu'il y a un principe que j'ai toujours posé d'impartialité et d'indépendance et il convient donc que chacun puisse avoir des rapports conformes à ces principes.
Je ne suis pas juge de ce qu'il a fait avant, il a travaillé pour la présidence de la République pendant deux ans, il a bien travaillé, mais ce qui s'est passé avant, il a à en répondre, et ça revient simplement à lui et à lui seul.C'est ce qu'il a compris en présentant sa démission que j'ai acceptée immédiatement. »
Lire notre récit : La chute d'Aquilino Morelle, le conseiller politique de Hollande
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« AUCUNE RAISON D'ÊTRE CANDIDAT » SI « LE CHÔMAGE NE BAISSE PAS »
Le programme concocté par Michelin était presque divertissant : des présentations de pneus, dont celui qui se répare tout seul en cas de crevaison, et même des tours de circuits avec le président en personne au volant d'une C4.
Lors d'un déjeuner avec des salariés de l'entreprise, M. Hollande, qui promet depuis plus d'un an une inversion de la courbe du chômage, a lâché cette phrase qui ne manquera pas de faire réagir : à ses yeux, il n'a « ou aucune raison d'être candidat, ou aucune chance d'être réélu » en 2017, si « le chômage ne baisse pas d'ici là ».