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 Martin Andler : « Les élèves ont besoin de comprendre à quoi servent les mathématiques »

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Petrus.m

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Martin Andler : « Les élèves ont besoin de comprendre à quoi servent les mathématiques » Empty
MessageSujet: Martin Andler : « Les élèves ont besoin de comprendre à quoi servent les mathématiques »   Martin Andler : « Les élèves ont besoin de comprendre à quoi servent les mathématiques » Icon_minitimeMar 18 Mar - 11:12

Le Monde.fr | 18.03.2014 à 10h47 • Mis à jour le 18.03.2014 à 11h10 | Propos recueillis par Aurélie Collas

Alors que se tient du 17 au 22 mars la 3e édition de la Semaine des mathématiques, Martin Andler, professeur à l'université de Versailles-Saint-Quentin et président de l'association Animath, explique comment rendre cette discipline attractive.

Aurélie Collas: Peut-on parler de crise de l'enseignement des mathématiques ?

Je répondrais plutôt par l'affirmative. La dernière enquête PISA l'a rappelé : environ 20% des élèves en fin de collège n'ont pas le niveau suffisant en mathématiques. Et, contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, l'origine sociale y est aussi déterminante que pour la maîtrise de la langue. D'un autre côté, la proportion d'élèves aux meilleurs niveaux (catégories 5 et 6) est insuffisante - 9,8% d'élèves au niveau 5 et 3,1% au niveau 6 -, ce qui place la France loin derrière l'Allemagne ou la Belgique. C'est nettement insuffisant pour remplir la série S ! Si notre système est fort pour produire des mathématiciens de haut vol - un médaillé Fields sur quatre est français -, il ne parvient ni à éviter l'échec ni à former suffisamment d'élèves aptes aux études scientifiques.

Comment l'expliquez-vous ?
Il faut se demander pourquoi on ne parvient pas à donner du sens à cet enseignement. Comment faire pour que (x+y)2=x2+y2+2xy n'apparaisse pas comme une manipulation arbitraire de symboles ? L'introduction de formules avec inconnues est nécessaire, mais c'est un saut difficile pour les élèves et un moment de décrochage si les règles de calcul ne sont pas associées à des réalités. Les élèves ont aussi besoin de comprendre à quoi servent les mathématiques, en quoi elles sont un atout pour l'intelligence critique, en quoi elles permettent de comprendre et d'agir sur le monde.

Le Conseil supérieur des programmes est en train de redéfinir les programmes. Dans quel sens faut-il les faire évoluer ?

Ils ont déjà beaucoup évolué ! Ils ont intégré les statistiques et les probabilités, l'algorithmique, qui prépare à l'enseignement de l'informatique. Maintenant, il faut surtout réfléchir à la manière dont ils peuvent donner du sens. S'ils encourageaient les interactions avec les autres disciplines, les allers-retours entre les notions abstraites et des situations concrètes, cela changerait bien des choses.

Les enseignants mettent souvent en cause la réduction des horaires...

Ils ont l'impression d'une course contre la montre, avec des programmes lourds sur un temps restreint. Du coup, ils donnent la priorité à l'assimilation des règles au détriment du travail sur le sens. Les horaires ont incontestablement diminué au lycée depuis 1995. Mais, au collège, ils restent élevés par rapport à d'autres pays. Les mathématiques représentent 15% du temps d'enseignement en France, contre 12% en moyenne dans l'OCDE. Ce n'est pas qu'une question de quantité. Dans notre collège, les mathématiques sont enseignées de façon à préparer au lycée et à l'université. Si on pousse le trait, le programme en 6e est conçu en fonction de Polytechnique ! Dans de nombreux pays, l'enseignement est moins ambitieux sur le papier, mais parfois plus riche de sens.

Faut-il revoir la formation des enseignants ?

Les maths sont la deuxième matière enseignée au primaire. Or, 80 % des professeurs des écoles sont issus de filières littéraires ou de sciences humaines. L'évolution de la série L a aggravé le phénomène, puisque les sciences ont quasiment disparu en 1re et terminale. Certains enseignants n'ont donc pas fait de maths depuis la 2de... Dans le secondaire, la formation reste très disciplinaire et ne pousse pas à faire des liens avec d'autres disciplines.

Dans le cadre de votre association, des mathématiciens se mobilisent sur le temps périscolaire. Qu'apportent leurs initiatives ?

On entend par périscolaire un ensemble d'activités - conférences, expositions, concours, jeux, clubs... -, qui viennent compléter et revitaliser l'enseignement. Le périscolaire donne un espace pour une pédagogie plus active que celle en classe, centrée autour de projets. Alors que les programmes portent sur des mathématiques très anciennes au primaire et au collège, on donne une image de science vivante, qui n'est pas coupée du monde et permet de comprendre les épidémies aussi bien que le fonctionnement d'un GPS ! Enfin, ces activités peuvent contribuer à rendre l'offre des établissements défavorisés plus attractive et à les sortir de la ghettoïsation.

Lire également l'article : Les maths, nouvelle langue morte ?
http://splashurl.com/nr9b66a
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