Le Monde.fr avec AFP | 04.03.2014 à 21h41
Au lendemain de la mort à l'hôpital Georges-Pompidou à Paris du malade dans lequel le premier cœur artificiel autonome avait été transplanté le 18 décembre, le groupe Carmat a annoncé mardi la poursuite en France de l'essai clinique.
Agé de 76 ans, le malade souffrait d'une insuffisance cardiaque terminale et «les causes [de la mort] ne pourront être connues qu'après l'analyse approfondie des nombreuses données médicales et techniques enregistrées », indiquait l'hôpital Pompidou, le 3 mars.
« L'analyse des données est conduite dans le respect du protocole de l'essai clinique, précise dans un communiqué Carmat. Il est prématuré de tirer des conclusions à partir des données d'un seul patient, quelle que soit la durée d'implantation. »
Le groupe avait reçu en septembre dernier le feu vert des autorités françaises pour réaliser les premières implantations de son cœur artificiel sur quatre patients en France.
Mis au point par le chirurgien français Alain Carpentier, ce cœur artificiel reproduit le fonctionnement du cœur naturel. Il est destiné à des malades souffrant d'une insuffisance cardiaque à un stade terminal et dont l'espérance de vie est très courte.
UN MARCHÉ ÉVALUÉ À 16 MILLIARDS D'EUROS
La première phase des tests, qui doit durer un mois à compter de l'implantation du quatrième malade, portera avant tout sur la sécurité de la prothèse. Au cours d'une seconde phase se déroulant sur six mois et visant à mesurer son efficacité, Carmat élargira ses tests à 20 malades tout en augmentant le nombre des centres d'implantation en France et à l'étranger.
Entre 100 000 et 120 000 personnes en Amérique du Nord et en Europe pourraient potentiellement en bénéficier, pour un marché mondial évalué à environ 16 milliards d'euros, le prix de ce cœur artificiel ayant été estimé entre 140 000 et 180 000 euros alors qu'une transplantation classique coûte 250 000 euros en France.
L'action Carmat, suspendue depuis ce mardi à l'ouverture, a clôturé lundi à 95 euros (– 1,81 %) avant l'annonce du décès. Une porte-parole du groupe n'a pas souhaité faire de commentaire concernant une éventuelle reprise de la cotation du titre mercredi.