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 Enquête sur le «BFMisation» de la vie politique

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Jamel
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Jamel


Messages : 14896
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Enquête sur le «BFMisation» de la vie politique Empty
MessageSujet: Enquête sur le «BFMisation» de la vie politique   Enquête sur le «BFMisation» de la vie politique Icon_minitimeDim 8 Déc - 22:10

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Enquête sur la « BFMisation » de la vie politique

Le 07.12.2013 à 10h30 • Mis à jour le 08.12.2013 à 13h34 |

Enquête sur le «BFMisation» de la vie politique 3527331_6_5225_le-ministre-de-l-interieur-manuel-valls_f07753642ad58bc004ead9ee21818d06
Le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, annonce l'arrestation d'un homme suspecté d'être le tireur de Libération, le 21 novembre.

Un, deux, voire trois écrans. Un œil sur la télé, l'autre sur la tablette, les réseaux à portée de main. Des visages, des voix, des bandeaux qui défilent. Guerre à l'UMP… Hollande à l'Elysée, Leonarda en duplex… La courbe du chômage : infléchie, pas infléchie ? Pas clair, pas le temps ; alertes, tweets, retweets et démenti. Le tireur fou est-il fou ? Paroles d'experts. Un dérapage raciste. Déjà vu. Combien sont-ils chez Mélenchon ? 100 000, 7 000 ? Les « bonnets rouges » ? Rien de neuf.

Tout se vaut – ou peu s'en faut – au royaume de l'info en continu, de la réaction permanente et du direct sans filet. Loin, bien loin de l'adage de François Mitterrand, qui souhaitait « laisser du temps au temps », les politiques ont dû s'adapter, bon gré mal gré. « On ne peut pas dompter la bête mais on peut essayer de l'apprivoiser, et pour cela, la première des ressources est la réactivité », explique Thierry Mandon, député de l'Essonne et porte-parole du groupe socialiste de l'Assemblée nationale. Récit d'un apprentissage, avec ses heurs et malheurs.

Les règles du jeu

Primo, savoir quand ça tourne – soit n'importe quand. Patrick Mennucci s'en est rendu compte au lendemain du premier tour de la primaire socialiste à Marseille, alors qu'il visitait une école en compagnie de Marie-Arlette Carlotti. A peine arrivés, les deux leaders du PS sont entourés d'une nuée de journalistes et bombardés de questions. M. Mennucci finit par interpeller l'envoyée spéciale de BFM-TV : « Mais pourquoi vous me parlez de façon aussi agressive ? » lâche-t-il, visiblement surpris. Oreillette branchée, micro tendu, la journaliste répond, tout aussi étonnée : « Mais parce que nous sommes en direct ! »…

« Il faut totalement maîtriser son expression, souligne un habitué, le secrétaire général adjoint de l'UMP, Geoffroy Didier. On vous interroge sur divers sujets et on vous demande des réactions à chaud, que vous n'avez pas forcément préparées… Ça va vite, il faut synthétiser ses propos. »

Lorsque le pli est pris, et que l'on devient un « bon client », l'activité prend du temps. Régulièrement invité sur BFM, i-Télé ou LCI, notamment pour le compte de la Manif pour tous, le député UMP Hervé Mariton évoque sobrement « des conséquences sur l'agenda ».

Bonnes mères, les trois chaînes ont disposé matériel et caméras en pied dans la salle des Pas perdus de l'Assemblée nationale, attenante à celle des Quatre-Colonnes, où journalistes et députés peuvent se rencontrer. Quand les premiers n'y font pas leurs directs, ce sont les seconds, micro en main et face caméras, qui exposent leur opinion.

Parmi les habitués, Philippe Gosselin (UMP, Manche), Eduardo Rihan-Cypel (PS, Seine-et-Marne) – si disponible qu'au Parti socialiste, on l'appelle « le député BFM » – ou encore les coprésidents du groupe écologiste, François de Rugy (Loire-Atlantique) et Barbara Pompili (Somme), qui peinent parfois à trouver de l'audience ailleurs. Les élus de province n'étant à Paris que deux ou trois jours par semaine, ce sont globalement leurs collègues franciliens qui se taillent la part du lion.

L'UMP à son affaire, le PS moins à son aise

Sans doute est-ce affaire de leader. D'un côté François Hollande qui, selon un hiérarque socialiste, serait « de la vieille école » et n'aurait « rien compris à l'évolution de l'info » ; de l'autre, Nicolas Sarkozy, grand théoricien et praticien de la communication politique.

D'un côté le PS, où – hormis quelques experts, comme Manuel Valls – on regrette globalement cette accélération ; de l'autre l'UMP qui, comme Obélix, est tombée dedans quand elle était petite… Au siège de ce parti, BFM-TV est partout : dans les ascenseurs et les bureaux des cadres.

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Pour les élus UMP, l'opposition a été exemplaire dans l'affaire Cahuzac.

L'habitude a été prise lors de la campagne présidentielle de 2012, sous l'impulsion de Franck Louvrier, conseiller en communication du candidat. L'équipe de M. Sarkozy avait la conviction que les chaînes d'info en continu joueraient un rôle majeur. Le site Internet du candidat devait s'inspirer largement de leur modèle, avec un bandeau déroulant, des vidéos par dizaines, et un flux d'infos remis à jour. « Lors des meetings, rappelle Jérôme Lavrilleux, qui fut directeur adjoint de cette campagne, les 10 000 personnes présentes dans une salle servaient surtout de décor pour les images retransmises sur les chaînes d'info. Les gens dans la salle étaient déjà des convaincus, l'objectif était de convaincre les dizaines de milliers de téléspectateurs. »

Du point de vue des politiques, les meetings en direct, c'est bien ; les crises internes, moins. Quelques mois plus tard, lorsque la guerre Copé-Fillon s'est muée en psychodrame retransmis en « live », l'UMP se serait bien contentée d'une info en discontinu. « Sans ces chaînes, cela n'aurait jamais pris une telle ampleur… Quand les socialistes s'étaient déchirés au congrès de Reims , cela avait eu moins de retentissement », soupire M. Lavrilleux.

Une fenêtre pour les autres partis

La multiplication des écrans et du temps d'antenne a offert un espace à d'autres formations politiques, ravies de ne plus dépendre exclusivement des « 20 heures » et des grandes émissions de débat. Chacun se défend bien sûr de prendre l'initiative. « Nous ne sollicitons pas ces chaînes, ce sont elles qui nous appellent », assure Florian Philippot, vice-président du Front national chargé de la stratégie et de la communication. Les coups de fil sont en tout cas fréquents, comme en témoigne cette plaisanterie qui a fait rire au FN : un matin où il arrivait au siège du parti, à Nanterre, un cadre, avisant une camionnette de BFM-TV, lança tout de go : « Tiens, le taxi de Florian Philippot est déjà là ! »

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Jean-Luc Mélenchon, à l'antenne de BFM-TV et de RMC, vendredi 7 juin.

La première réaction est la même, à ce sujet, chez Jean-Luc Mélenchon. « Ce sont surtout les chaînes qui nous sollicitent », dit l'attachée de presse du coprésident du Parti de gauche. Tout en alimentant copieusement son blog et – par délégation – son compte twitter, M. Mélenchon refuse rarement une invitation des chaînes d'info en continu, qui lui ont permis d'asseoir sa notoriété et d'élargir son audience.

Avec l'avantage du direct, qui lui permet de délivrer un message brut, dans un temps limité qui ne permet pas forcément la contradiction. Lorsqu'elle survient, en revanche, elle peut mettre à rude épreuve un tempérament impulsif. Comme ce soir de juin 2012, où M. Mélenchon vient d'enregistrer sa défaite aux législatives dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais face à Marine Le Pen.

« Le Front national vous a mis K.O. au match aller à la présidentielle, K.O. au match retour à la législative, allez-vous vous en relever ? », lui lance le présentateur de BFM-TV. Réponse tendue de M. Mélenchon, qui abrège en ces termes le duplex depuis Hénin-Beaumont : « Personne n'a mis K.O. qui que ce soit (…) Ce soir, vous aussi, vous êtes K.O., par France 2. Votre émission ne présente donc aucun intérêt, vous le savez bien. »

Un tremplin pour les seconds couteaux

« A droite et à gauche, seuls quatre ou cinq ténors peuvent faire un “20 heures”. Les autres, avant, ne rêvaient que de PQR . Maintenant, c'est les chaînes d'info », relève M. Lavrilleux. Des visages sont apparus, des élus ou des cadres ont acquis un début de notoriété. Soignant leur mise, comme le député PS de l'Essonne Jérôme Guedj qui, invité pour tourner un pilote d'une émission d'i-Télé fin août 2012, avait interrompu ses vacances et s'était fait faire un costume sur mesure.

Les messages brefs et saillants sont plus appréciés que d'autres. Cofondateurs de la Droite forte, Geoffroy Didier et Guillaume Peltier ont joué cette carte au maximum, au point d'être qualifiés d'« apparatchiks médiatiques » par leurs détracteurs. Evoquant « un changement de logiciel que personne n'a vu venir » – « les barons » moins que les autres –, M. Didier s'émerveille encore de l'audience qu'il peut y glaner : « Quand on passe à 23 heures sur BFM, cela touche près de 200 000 personnes. Soit trois stades de France… Jamais je ne pourrais toucher autant de gens en un meeting ! »
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