Une famille portée disparue dans le Verdon

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Une famille portée disparue dans le Verdon

Mis à jour le 16/08/2013 à 22:13 - Publié le 16/08/2013 à 21:42


C'est le loueur de canoë, basé plage du Galetas à Aiguines, qui a donné l'alerte jeudi soir.                                           

Le couple de touristes français et leurs deux enfants effectuaient une promenade sur le lac de Sainte-Croix. Le canoë qu'ils avaient loué a été retrouvé vide dans une zone interdite à la navigation.

Leur embarcation a été retrouvée vide. Un couple de touristes français et leurs deux enfants sont portés disparus depuis jeudi dans le Var. Ils étaient partis faire du canoë dans l'après-midi sur le lac de Sainte-Croix, à la sortie des gorges du Verdon. Ne les voyant pas revenir, le loueur de l'embarcation, basé plage du Galetas à Aiguines, a donné l'alerte vers 21 heures. Les parents âgés d'une quarantaine d'années, et leurs enfants, qui auraient de 8 à 12 ans, avaient emprunté le bateau «vers 16h40 pour une petite promenade de trois heures, 5,4 km aller-retour», raconte le responsable de l'entreprise.

Or, l'embarcation de quatre mètres, à double coque et insubmersible, a été découverte vendredi, vers 15 heures. Elle était «aux trois-quarts immergée, dans une zone où la navigation est interdite», sans pagaie ni gilet à bord, détaille le sous-préfet du Var Emmanuel Dupuis. La piste d'«un abandon ou d'un vol du canoë» avait été évoquée dans un premier temps, mais elle semble désormais écartée, souligne le sous-préfet. Ce dernier estime que les «derniers éléments sont beaucoup plus inquiétants».

En effet, la remontée des gorges du Verdon n'est pas autorisée au-delà d'un certain point, en raison de la présence de barrages hydroélectriques. Mais les vacanciers avaient largement dépassé cette limite. L'embarcation a été localisée à plus de «4 km du départ, à l'aplomb du belvédère de Mayreste», indique Paul Rémy-Néris, capitaine de la compagnie de Draguignan en charge des recherches. Cependant, le gendarme n'exclut pas que les vacanciers aient pu rejoindre un sentier de randonnée et ensuite être pris en charge par des automobilistes.

D'importants moyens déployés

Le canoë a été ramené à la berge afin d'être examiné par les enquêteurs. Un appel à témoins a été lancé par les parquets de Digne et de Draguignan, tous deux saisis de l'enquête, et d'importants moyens ont été mobilisés. Plus d'une trentaine de gendarmes ont été dépêchés sur les lieux, dont quatre plongeurs. Un hélicoptère a également survolé les gorges. Enfin, un maître-chien devait explorer le site pour dénicher traces et indices. Les recherches ont été suspendues vendredi vers 20h30 et reprendront samedi matin à 9 heures.

Parallèlement, les enquêteurs entreprenaient un minutieux travail de fourmi, interrogeant responsables des centres de vacances, campings et gîtes dans cette région très touristique. Ils espèrent trouver l'identité des vacanciers et savoir si des résidents ont été portés disparus.
Ces derniers ont seulement fourni «un prénom, et n'ont laissé ni carte d'identité ni caution», explique le procureur de la République de Draguignan, Danielle Drouy-Ayral. «Nous ne disposons que d'éléments très succincts, c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin.» Le lac de Sainte-Croix, le plus vaste des lacs du Verdon, s'étend sur environ 10 km de longueur et 3 km de largeur, soit une superficie de 2200 hectares.