Jamel Administrateur
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| Sujet: Au Mali, 27 candidats pour un fauteuil Dim 28 Juil - 8:22 | |
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Au Mali, 27 candidats pour un fauteuil
Publié le 28.07.2013, 08h04Tombouctou (Mali), mercredi. Les immenses affiches des candidats à la présidentielle tapissent les murs du pays. Sur celle-ci, l’un des deux favoris : l’ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta. « Nouveau look, même goût unique. » Quelque peu remaniée, cette pub pour une bière locale ferait un parfait slogan pour certains des 27 candidats à la présidentielle malienne d’aujourd’hui. Les discours et les promesses ont été actualisés mais les mêmes vieux routiers de la politique frappent encore à la porte de Koulouba, la colline du palais présidentiel.
Samedi, veille de scrutin, c’est à celui qui déploiera la plus grande affiche et distribuera le plus de tee-shirts sous le ciel orageux de la capitale. Deux favoris pourraient se retrouver pour un second tour : Soumaïla Cissé, ancien ministre et ancien fonctionnaire international, et Ibrahim Boubacar Keïta, ex- Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale. Des centaines d’observateurs déployésA 29 ans, Ibrahim Sawane va participer à son troisième scrutin présidentiel. « D’habitude, les jeunes ne votent pas mais, cette année, ils sont particulièrement mobilisés », constate ce diplômé sans emploi, très actif sur le réseau social Twitter. Il ira voter dans son ancienne école de Lafiabougou, quartier modeste où les eaux usées stagnent devant de basses maisons familiales. Tout près, les engins de chantier s’activent pour bitumer un segment. « Le président Dioncounda Traoré habite à côté, c’est lui qui fait faire ça », explique Ibrahim, musulman pratiquant qui n’avancerait pas de dix secondes la rupture du jeûne malgré la chaleur et l’humidité. Au centre de vote, les organisateurs inscrivent à la craie le numéro des bureaux au-dessus des salles de classes. Les urnes et les isoloirs sont rangés dans une pièce sécurisée. « On empêchera les rassemblements qui pourraient influencer les gens, et on surveillera les directeurs des bureaux », assure M. Sanou, directeur de l’école et coordinateur du vote. A la sortie, Salif Keita rentre chez lui à moto, sa carte d’électeur enfin en poche. « Je veux voter, mais le déplacement posera problème pour mes parents âgés. » Au Mali, l’abstention tient souvent à un réservoir d’essence vide ou à une journée de travail perdue. Des centaines d’observateurs, dont une mission de l’Union européenne, sont déployés pour éviter une fraude déjà sur toutes les lèvres. Mais l’élection n’est pas l’obstacle le plus difficile à franchir. Le futur président devra reconstruire le pays et réintégrer les Touaregs dans la grande famille malienne. Pour cela, Ibrahim a déjà choisi son candidat. Mais une fois franchie l’entrée de la mosquée, son tapis de prière à la main, la religion reprend le dessus sur la politique. Sauf pour son jeune voisin de prière venu avec un tee-shirt offert par l’ambassade des Etats-Unis : « Mon vote n’est pas à vendre »! | |
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