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 L'écrivain Jack-Alain Léger s'est donné la mort

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Jamel
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Jamel


Messages : 14896
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L'écrivain Jack-Alain Léger s'est donné la mort Empty
MessageSujet: L'écrivain Jack-Alain Léger s'est donné la mort   L'écrivain Jack-Alain Léger s'est donné la mort Icon_minitimeJeu 18 Juil - 7:26

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L'écrivain Jack-Alain Léger s'est donné la mort

Le 17.07.2013 à 21h10 • Mis à jour le 18.07.2013 à 07h38


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«Jack-Alain Léger, visage de la véritable littérature»

De la littérature, il disait qu'elle était, pour lui, "une question de vie ou de mort". Il disait aussi qu'elle lui permettait de lutter contre la maniaco-dépression dont il souffrait depuis l'enfance. La maladie a fini par gagner : Jack-Alain Léger s'est donné la mort le mercredi 17 juillet, à Paris. Il avait 66 ans.


Mais Jack-Alain Léger n'était que le plus célèbre et récurrent des pseudonymes derrière lesquels s'abritait, d'un livre à l'autre, celui qui était né Daniel Théron, le 5 juin 1947, à Paris. Il expliquait son goût de l'hétéronymie au Monde des livres, en 2006 : "Porter le nom de mon père m'eût été intolérable."

Ce géniteur haï exerçait comme critique littéraire pour Paris Match, où il signait sous le pseudonyme de Jean Bruèges. Jack-Alain Léger, écrivain prolifique, follement doué mais ne détestant pas agacer, entretint toute sa vie des rapports difficiles avec une profession à laquelle il reprochait de ne pas savoir reconnaître son talent à sa juste mesure.

"JAMAIS TROUVER LA TRANQUILLITÉ"

Sa vocation première est la musique. A la fin des années 1960, il écrit et compose des chansons sous le nom de Melmoth – "le nom d'un mort-vivant qui ne pourra jamais trouver la tranquillité", expliquera au Monde celui que ses parents conçurent pour se consoler de la mort d'un précédent nouveau-né. Le premier album de Melmoth, La Devanture des ivresses, lui vaut d'obtenir en janvier 1969 le grand prix de l'Académie Charles-Cros. Cette consécration – la plus haute, pour un débutant - ne permet pourtant pas à l'album de rencontrer un large public.

Son premier livre non plus : l'éditeur Christian Bourgois fait paraître Being la même année. Il change d'identité, se forge le nom de Dashiell Hedayat en un double hommage aux écrivains, respectivement américain et persan, Dashiell Hammett et Sadeq Hedayat. Lunettes fumées, moustache, cheveux longs et grosses bagues, Dashiell Hedayat sort en 1971 l'album Obsolète, célébré à sa sortie, qui restera considéré comme un album culte du rock français.

Sous le même nom, il fait également paraître Le Bleu le bleu, Le Livre des morts-vivants et Jeux d'intérieur au bord de l'océan (Christian Bourgois, 1971, 1972 et 1979) ainsi que Selva Oscura (Flammarion, 1974). Il traduit également Tarentula, de Bob Dylan (Union générale d'éditions, 1973). Il arrête la musique. Entre-temps, Jack-Alain Léger a fait son apparition. Il signe Mon premier amour puis Un ciel si fragile (Grasset, 1973 et 1976) avant de faire paraître un best-seller : en 1976, Monsignore (Robert Laffont), parodie de polar américain, est acheté par près de 400 000 lecteurs.

Six ans plus tard, le réalisateur Franck Perry l'adaptera, avec Christopher Reeves. Ce succès surprise lui permet de mener grand train au début des années 1980 ; il dilapide tout son argent en fêtes et en champagne. Il n'a pas pour autant renoncé à écrire. Ce que veut cet homme sensible et cultivé, aux livres apparemment si disparates, c'est construire une œuvre.

L'ÉCRITURE, UNE "JOUISSANCE"

En 1982, il provoque le premier scandale d'une carrière qui en comptera quelques-uns avec Autoportrait au loup (Flammarion), dans lequel cet homosexuel revendiqué se raconte au plus intime. Il datera de là son divorce avec le milieu littéraire. Mais il est difficile à suivre, publiant jusqu'à trois livres dans la même année (en 1982, par exemple, outre Autoportrait au loup, paraissent, chez Flammarion, Ocean Boulevard et Pacific Palisades). L'écriture lui est tout sauf difficile ; elle lui est même une "jouissance". Il passe avec une aisance sidérante des romans expérimentaux de Dashiell Hedayat à des livres plus populaires, du polar au gros et beau roman historique comme Wanderweg (Gallimard, 1986).

Ses phrases au long cours, souvent allègres, se retrouvent d'un livre à l'autre, comme ses personnages (ainsi de Zanzaro), ses motifs (comme les doubles), et ses citations littéraires ou musicales (Mozart en tête). Et il continue de jongler avec les identités comme avec les genres : en 1988, il livre sous le nom d'Eva Saint Roch Prima Donna (Stock). En 1997, il prend le nom de Paul Smaïl pour Vivre me tue (Balland), présenté comme les confessions d'un jeune beur de 30 ans, titulaire d'un DEA de littérature comparée.

Le succès du livre est immédiat et, tout de suite, Jack-Alain Léger est soupçonné d'en être l'auteur. Il niera durant des années, continuant de publier en tant que Paul Smaïl Casa la casa (Balland, 1998), La Passion selon moi (Laffont, 1999) et Ali le magnifique (Denoël 2001). En public, il s'énerve de ce que la presse ne s'intéresse à lui "que pour cette histoire", mais reconnaît "beaucoup de talent" à ce Paul Smaïl qui s'obstine dans l'anonymat...

Plus tard, il se dira heureux d'avoir donné une voix à une couche si peu audible de la population. Ce qui ne l'empêche pas de provoquer un scandale d'un tout autre genre en publiant, cette fois en tant que Jack-Alain Léger, Tartuffe fait ramadan (Denoël, 2003), dans lequel il se déclare "islamophobe" – il réitérera en 2005 dans A contre Coran (Hors commerce). Les polémiques régulièrement déclenchées par ce passionné de corrida contre beaucoup de monde ne doivent pas masquer les dons protéiformes et la grande culture de celui qui signa des romans aussi réussis que Wanderweg, Jacob Jacobi (Julliard, 1993), Le Siècle des ténèbres (Denoël, 2006)...

Au fil du temps, cet écorché vif évoque avec une honnêteté absolue la maladie dont il souffre (Zanzaro Circus, L'Editeur, 2012). Une maladie qu'il ne parvient plus à tenir à distance par l'écriture. Dans la lettre qu'il a laissée à l'avocat Emmanuel Pierrat, son tuteur, avant de se défenestrer, il disait son désespoir de ne plus pouvoir écrire.
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